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Pékin se modernise.
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En l’espace de vingt ans, le visage de cette viile à complètement changé. Elle est devenue méconnaissable pour ses habitants. De nombreux pékinois, parti vivre en province ou à l’étranger, ne reconnaissent plus leur ville.
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La folie constructive à saisie : l’autorité, le marché, la croissance économique ont multiplié les investissements, les projets gigantesques, les logements, les bureaux, les centre commerciaux, les hôtels, les périphériques, les autoroutes... fleurissent à une vitesse déconcertante. C’est tout à la fois la folie haussmannienne saisissant Paris et la reconstruction européenne d’après guerre. 

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La ville historique millénaire, qui a vue passer le XIXe siècle et XXe avec une certaine indifférence, disparait complètement. Seul sont préservés les bâtiments historiques. Mais le tissu urbain, qui fait vraiment la ville, est détruit. Les ensemble de hutongs - demeures traditionnelles chinoises constituées de bâtiments à un étage construit autour d’une coure intérieure - qui faisaient le paysage urbain du Pékin du siècle dernier subsistent uniquement dans quelques quartiers. Le tissu économique des petits commerces et des artisans qui s'étaient développés dans ce tissu disparaissent au fur et à mesure.

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On assiste en direct à une mutation urbaine d’une ampleur sans égale dans l’histoire de l’humanité. Une civilisation urbaine distraite laisse la place à un univers régie par des canons urbains fonctionnalistes, mirages d’un occident lointain qui sert de seul crédo à l’urbanisation en devenir de ce territoire immense.
Tours, barres, logements et bureaux uniformisent la ville contemporaine la rendant impersonnelle et standardisée.
 
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Quelques hutongs subsistent, soit parce qu’ils sont à proximité immédiate des monuments préservés du centre et soumis à l’interdiction faite aux promoteurs de troubler les perspectives historiques ce qui empêche de rentabiliser les parcelles, soit ils sont la proie de promoteurs qui les rénovent et en font des quartiers aisés et sans âme pour la classe aisée.
 
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Suite à l’émotion ressentie par la communauté internationale et les élites chinoises, certains quartiers ont été classés et protégés de la spéculation immobilière.

Mais il est déjà trop tard... La ville a changé... Le pékin d’hier a disparu.
 
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Est-ce bien ou est-ce une erreur grossière ? Qui, aujourd’hui, en parcourant le Paris haussmannien, regrette la ville du moyen-âge qui préexistait avant les grands travaux du XIXe ? Paris, à cette époque, a perdu son âme médiévale, des quartiers entiers ont disparu et, à l’époque, nombreux étaient ceux qui protestaient en vain contre cette disparition.
De même, après la guerre, pendant les "Ttrente glorieuses", de nombreux centres villes ont été remaniés pour adapter la ville au monde moderne. Pour son bien ou pour son malheur selon les avis.
 
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Ce qui est certain, c’est que toute civilisation qui passe d’un monde pré-moderne à une civilisation technicienne et contemporaine doit adapter son tissu urbain aux nouvelles exigences : confort des logements, création d’un vrai réseau urbain de transport en commun et routier, construction de bureaux, d’équipements modernes (hôpitaux, universités, commerces, etc) et cela ne peut se faire que de deux façons : 
- soit en reconstruisant la ville sur elle-même afin d’absorber la modernité dans tous ces aspects et à chaque fois qu’elle se présente. C’est le cas de Londres et de Paris qui, avec bonheur, ont su reconstruire la ville sur elle-même tout en préservant son caractère mais en innovant. Le cas parisien est plus traditionnaliste que le cas londonien mais les deux résultent d’une démarche similaire. Cette démarche s’accompagne forcément d’une extension de la ville au-delà de ses frontières naturelles, d’où l’opposition entre la ville centre et ses banlieues souvent immenses et difficilement appréhendables.

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- soit en préservant complètement la ville historique et en construisant une nouvelle ville à proximité. La ville centre devient un musée sans vie, le tissu urbain perd de sa dynamique et la nouvelle ville a du mal à se trouver une identité. C’est souvent le cas des villes italiennes : Rome, Florence, Venise...
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Le troisième modèle, c’est la "tabula rasa" : on préserve quelques monuments et quartiers pittoresques et on reconstruit le reste. C’est le choix fait en Chine et notamment à Pékin.
C’est aussi le cas des villes allemandes détruites par les bombardements de la seconde guerre mondiale : Francfort, Munich ou de Bruxelles touchée par une frénésie mégalo qui crée un tissu urbain constitué de ruptures souvent majeures ou en amérique du nord et du sud la construction de ville ex-nihilo, comme au Canada.
 
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A pékin, le résultat est là, on ne peut l’éviter. Les choix sont souvent difficiles. Les exemples parisien et londonien sont difficiles à atteindre car il nécessitent une véritable conscience de la ville et de son tissu, ce qui manque aujourd’hui en Chine.
Tag(s) : #CHINE
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