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« De son berceau de brume, à peine était sortie l’Aurore aux doigts de rose, qu’Ulysse revêtait la robe et le manteau. 
La Nymphe se drapa d’un linon neigeux, à la grâce légère ; elle ceignit ses reins de l’orfroi le plus beau ; d’un voile retombant, elle couvrit sa tête, puis fut toute au départ de son grand cœur d’Ulysse.
Tout d’abord, elle vint lui donner une hache aux deux joues affûtées, un gros outil de bronze, que mettait bien en main un manche d’olivier aussi ferme que beau ; ensuite elle apporta une fine doloire et montra le chemin vers la pointe de l’île, où des arbres très hauts avaient poussé jadis, aunes et peupliers, sapins touchant le ciel, tous morts depuis longtemps, tous secs et, pour flotter, tous légers à souhait. 
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Calypso lui montra cette futaie d’antan, et la toute divine regagna son logis.
Mais lui, coupant ses bois sans chômer à l’ouvrage, il jetait bas vingt arbres, que sa hache équarrit et qu’en maître il plana, puis dressa au cordeau. Calypso revenait : cette toute divine apportait les tarières.

Tilos-les-terres.jpg
 
Ulysse alors perça et chevilla ses poutres, les unit l’une à l’autre au moyen de goujons et fit son bâtiment. Les longueurs et largeurs qu’aux plats vaisseaux de charge, donne le constructeur qui connaît son métier, Ulysse les donna au plancher du radeau ; puis, dressant le gaillard, il en fit le bordage ... 

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Au bout de quatre jours, tout était terminé. Calypso, le cinquième le renvoya de l’île... »
Homère L’Odyssée, V.

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Tag(s) : #GRECE
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